Interview Véronique De La Cochetière

VERONIQUE DE LA COCHETIERE : AUTEUR DE « RÉVEILLEZ-VOUS FEMMES DIVINES ».

Pourrais-tu nous raconter ton histoire ?

Je suis femme depuis 57 ans, mariée depuis 32 ans au même homme et nous avons 4 filles sublimes. Je suis sage femme depuis 32 ans, mon parcours n’a pas été linéaire. J’ai commencé par être infirmière. Ce que j’adorais, c’était la cancérologie, le bloc opératoire, les fins de vies mais je me suis dis que voir des gens souffrir et mourir ce n’était pas la vraie vie alors je suis devenue sage femme.

Après mon diplôme, je suis partie 3 ans et demi en mission humanitaire avec Médecins du Monde (Mali, Cambodge) et j’ai rencontré mon mari en Arménie Soviétique suite à un tremblement de terre.

J’ai fais 15 ans d’accompagnement global dans des cliniques parisiennes. Cela consiste à s’occuper des patientes pendant toute leur grossesse et au moment où elles rentrent en travail. C’était d’une grande richesse.

Un jour, j’ai rencontré la sage femme ostéopathe Christine Michelle Swelter et je me suis mise également à étudier la médecine ayurvédique ; sur le bien manger, le bien respirer, avoir la conscience de sa qualité de vivre, d’être.

C’est ce que je répète à tous mes patients : « Le simple devoir que je vous demande en sortant de ce cabinet c’est d’être. »

Est-ce que c’est l’étude du Tantra qui t’as ouvert la voie, ouvert la porte ?

C’est d’abord mes 3 années auprès de Christine Michelle Swelter. Le premier pas en tant que thérapeute était de travailler sur moi pour ensuite aider les autres. Trouver la paix par rapport à mon vécu, mon histoire, mes créateurs (mes parents).

Il y a six ans, j’ai rencontré le maître Daniel Odier. Il enseigne l’art du Tantra de la voie du cachemire. Il vous fait rentrer dans une dimension, un chaos intérieur pour vous permettre de vous reconstruire dans le bien-être, la bienveillance.

Dans ton livre tu parles de la résilience comme clef. De faire la paix avec son histoire, ses traumas, ses parents.

Tu parles également de rencontrer ses ombres. Y a t-il une autre phase dans ton livre ?

Il est primordial de faire la paix avec ses parents. On ne peut pas s’aimer si on ne respecte pas ses parents. La mère nous a donné vie et le père, un nom. Ce sont nos racines, sans racines on n’existe pas mais on flotte.

La résilience, c’est ne pas garder quelque chose à l’intérieur de son corps, quelque chose qui peut le faire mourir. La haine, la jalousie, l’incertitude, le stress le font mourir à petit feu.

On doit construire sur l’histoire qu’on a vécue avec ses monstres, faire la paix avec eux, c’est cela la résilience.

Pour cela il faut se réveiller et retrouver sa divinité d’où le titre de mon livre. C’est cela qu’on apprend avec Daniel Odier, être émerveillé comme un bébé qui sort du corps de sa mère. La vie est magique.

Nous allons à présent parler de l’ostéopathie intra-pelvienne.

Cette discipline peut-elle aider à soigner des traumas ?

Lorsque l’on pratique cette ostéopathie, on touche le périnée vaginal et rectal.

Au niveau de l’antre vaginale, on travaille tout ce qui est de l’ordre de la psycho généalogie : qui on est, ceux qui nous ont engendrés, tout ce qu’on a vécu dans notre vie et dans les 300 ans (le tissu karmique). Et en touché rectal, on travaille dénis et refoulements.

Si on découpe le mot périnée on a « péri » et « née » qui veut dire autour de la naissance.

J’ai des patientes qui viennent me voir pour des problèmes d’endométriose, de douleurs lors des rapports sexuels, infertilité, règles douloureuses, déplacement du coccyx, sacrum.

Si on s’y intéresse, on ne parle pas, on agit avec lenteur et on écoute patiemment, le muscle parle.

Il est important pour moi de rappeler à ces femmes que je ne suis rien, juste la personne qui appuie sur le bouton ON, le périnée. Je suis sage femme, passeuse de vie, c’est le travail et le courage de ces femmes qui les rend libres. On peut par contre dire merci à la vie d’avoir permis de nous rencontrer.

Ce que j’aime dans ton approche, le féminin est très important mais tu accordes aussi de l’importance au masculin.

Je ne suis pas féministe mais pour la féminitude, l’art d’être une femme aujourd’hui et prendre sa place dans ce monde et dans le respect des autres.

Les hommes sont une entité indispensable aux femmes, ils sont magiques mais, si on leur fait émerger ce magnifique chez eux. Les hommes ont peurs des femmes. On a un creux intérieur qui leur fait peur, le vagin, leur périnée, le notre, cela les questionne.

Aujourd’hui, on ne peut pas mettre les femmes d’un côté et les hommes de l’autre. C’est ensemble qu’on construit. Dans mes stages Ma yoni, mon amour ça ne me viendrait pas à l’idée de ne pas faire venir un homme.

Après tout ce travail entre femmes autour du féminin, maintenant je suis une femme guide, je vais chercher les hommes, je vais leur dire : « Regardez, j’ai quelque chose à vous apprendre, n’ayez pas peur, ensemble on peut construire le magnifique. »

La femme a un pouvoir d’accompagnatrice. C’est cela l’harmonie d’être une femme, notre magie.

J’aimerais que l’on parle du tabou du périnée, c’est un muscle important et on en entend parler seulement à la rééducation périnéale.

On essaie d’être belle, ne pas avoir de rides, bien s’habiller, bien se coiffer, etc. C’est de l’extérieur, on s’en occupe et la yoni est intérieure, personne ne la voit alors on devrait ne pas s’en occuper ? Et bien si justement ! Si votre périnée est flagada, la totalité de votre être est flagada. Il suffit de faire des exercices pour le muscler, le tonifier. Le périnée c’est votre assise, le chakra racine, l’ancrage à la terre.

Tu as créé une association, un fond d’investissement pour aider les femmes dans leur développement.

Peux-tu nous expliquer comment t’es venu cette idée et comment cela fonctionne ?

Le fond MYMA est l’idée d’un homme, Thomas, un thérapeute qui travaille avec moi. Beaucoup de patientes n’ont pas les moyens de payer des consultations n’étant pas remboursées par la sécurité sociale.

On récolte des fonds, des dons de particuliers ou d’entreprises pour permettre à ces femmes d’avoir accès à ces soins.

Souhaites-tu nous dire un dernier mot pour la fin ?

Oui, j’ai besoin de vous pour le fond MYMA, besoin de vous pour être des femmes qui guide les hommes, les enfants et la terre et besoin de vous pour travailler ensemble.

On est une grande communauté de frères et de soeurs. On a besoin de se sentir aimés, prenez-soin de vous, je vous aime.

Travail Journalistique de Sophea Chea

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