Aujourd’hui, je vous invite à réfléchir à la relation que vous entretenez avec la respiration, et, plus largement, avec l’élément Air.
Avez-vous souvent l’occasion d’admirer des paysages « à couper le souffle » ? Vous rappelez-vous de la brise légère qui effleurait votre visage, tôt ce matin ? Comment ressentez-vous le silence et le vent qui se lèvent dans la journée obscurcie par l’arrivée d’un orage ?
Je me souviens d’une femme, rencontrée au cours d’une retraite de yoga en Grèce, qui aimait l’air, et considérait le vent comme un ami. La personnification qu’elle en fit me permit de modifier ma vision des choses. Je ressens dorénavant le vent (l’air) comme un être vivant à part entière, et je le considère, car il est à l’origine de nos vies.
Prana Yama
Comme nous le disons souvent, le sanskrit est un diamant à mille et une facettes: ainsi, chaque mot peut être interprété de multiples façons.
L’une des traductions que l’on pourrait proposer du terme Pranayama est « la maîtrise de l’énergie vitale« .
Ainsi, une utilisation consciente du souffle permet de gérer notre énergie, de calmer le corps et l’esprit afin d’exploiter nos ressources de vitalité à bon escient.
« L’âme se renouvelle incessamment et récupère ses forces et pouvoir par l’apport d’énergie vitale fourni par la respiration.«
Héraclite (taoïste grec)
Cependant, pranayama peut aussi signifier « moyen de se connecter au grand tout ». Chaque respiration est ainsi perçue comme un échange avec le monde.
Lieu de rencontre avec le monde
Je me souviens également de cette phrase formulée par l’une de mes professeure, lors d’une retraite de yoga au bord du lac Léman : « lorsque j’inspire, le Tao expire, lorsque j’expire c’est le Tao qui inspire ».
En effet, l’air que nous inhalons, et qui est le même depuis des millénaires, fait partie d’une immensité dans laquelle nous sommes nous aussi inclus. Nous respirons en rythme avec le Tao, cette personnification de l’espace et de la profusion de vie qui nous entoure.
Connaissez-vous cette petite histoire ?
Après avoir parlé de son métier au sein d’une classe, un astronaute interroge les enfants :
« – Qui aimerait aller dans l’espace ? demande-t-il
– Moi ! moi ! répondent les enfants en choeur »
Un enfant cependant se contente d’observer calmement l’enthousiasme de ses camarades.
– Et toi, demande l’astronaute, cela ne t’intéresserait-il pas d’aller dans l’espace ?
– Mais, monsieur, dans l’espace… nous y sommes tous déjà ! »
La respiration est un cycle
Prenez un moment pour observer votre respiration. Qu’elle soit naturellement lente et profonde, ou bien saccadée, votre respiration est un cycle, un mouvement de va-et-vient perpétuel et régulier.
En moyenne, un adulte respire entre 12 et 20 fois en une minute. En position debout, ce même individu utilise environ 450 litres d’air par heure.
La respiration est un mouvement si habituel que oublions que nous sommes en train de le réaliser… N’est-ce pas magique ?
Inspirons ensemble profondément
A l’inspiration, différents muscles (tels que les muscles intercostaux) entrent en action afin que les poumons se dilatent. En parallèle, le diaphragme se tend et descend dans l’abdomen, permettant ainsi la respiration abdominale.
Expirons les tensions
A l’expiration, le diaphragme se recourbe et se relâche. Les poumons reprennent leur forme initiale.
Cette petite vidéo montre de façon explicite ce qui se produit dans notre cage thoracique lorsque nous respirons:
Une utilisation optimale du souffle
La respiration peut nous aider dans chaque étape de votre journée, qu’il s’agisse de faire le plein d’énergie, de ré-activer le corps et de le stimuler, de vous poser, ou bien de faire le vide.
Une respiration abdominale très lente n’aura ainsi pas les mêmes effets qu’une respiration saccadée et puissante.
Kapalabhati
Il s’agit d’une respiration rapide et puissante, permettant de redynamiser le corps et de purifier les voies respiratoires, afin de les débarrasser du gaz carbonique et des impuretés. Son nom peut être traduit par « la respiration du crâne qui brille » (Kapala= crâne; bhati= faire briller).
Placez vous dans une position assise confortable, le dos droit. Détendez les muscles des bras et du visage, ainsi que votre bassin et vos jambes. Prenez trois respirations profondes par le nez en gonflant d’abord votre ventre, puis votre poitrine. Expirez en suivant le même cycle (ventre, puis poitrine).
Puis, prenez une grande inspiration pour commencer.
Lors de la pratique de Kapalabhati, il s’agit de se concentrer sur votre expiration. Expirez d’un coup en rentrant le nombril, sur un rythme plus ou moins rapide, selon l’énergie que vous voulez donner à votre pratique. L’inspiration est « passive », elle se fait quasiment automatiquement.