Le mot Bandha est issu du sanskrit, il peut signifier « lien, attache, entrave » ou encore « posture sexuelle, gymnastique ou posture de yoga ».
Dans la philosophie hindouiste, bandha signifie « attachement au monde par la chaîne de nos actes ». C’est le contraire du terme mukti, qui veut dire libération.
On définit aussi les bandhas comme des verrous énergétiques servant à canaliser l’énergie et la montée de la kundalini, qui sont des concepts clés du yoga. En hatha yoga, les bandhas sont pratiqués lors de la réalisation des pranayamas (respirations) et des asanas (postures).
Il existe plusieurs bandhas : asvini bandha, mūla bandha, uddiyāna bandha et jālandhara bandha
Au départ, ils sont considérés comme des kriyas, c’est-à-dire des méthodes ciblées de purification du corps en vue de libérer l’esprit du pratiquant.
Dans le jaïnisme, une religion également très présente en Inde, on définit les bandhas comme l’ « attachement des particules de karma à l’âme » pour le croyant.
Comment les pratiquer ?
Asvini bandha, ou le bandha de la jument. Il s’agit d’une alternance de contraction et de relâchement volontaires du sphincter. Il est recommandé de le pratiquer durant cinq minutes ; si vous débutez n’hésitez pas à commencer allongé(e) pour ressentir le mouvement.
Mūla bandha concerne le chakra racine, muladhara.
Symboliquement, celui-ci est la racine de l’être humain, tant physique qu’énergétique et spirituel. On imagine la colonne vertébrale comme la tige d’un lotus dont la base (le coccyx) serait la racine, directement connectée à la terre. Pour le réaliser on contracte le périnée de manière continue à l’inspiration et à l’expiration ; il « ferme » la base du tronc.
Pour réaliser uddyāna bandha, on engage la sangle abdominale en « tirant » le bas du ventre (sous le nombril) vers le haut au moment de l’expiration, tout en ouvrant la cage thoracique pour créer une expansion dans cette partie du corps. Il est possible d’en ressentir les effets dans la gorge.
Si vous souhaitez pratiquer jālandhara bandha, baissez le menton en direction de votre poitrine et reculez légèrement la tête, comme si vous vouliez faire un « double-menton ». C’est la compression de la gorge que l’on utilise pour la respiration Ujjayi.
Quels sont les effets des bandhas ?
Les bandhas sont des outils puissants dans la pratique du yoga. Ils permettent au pratiquant de gérer son énergie et de s’entraîner à faire monter la kundalini à travers les différents chakras. On peut d’ailleurs ressentir les effets de cette montée d’énergie au niveau du corps physique.
Grâce à son effet sur les chakras « inférieurs » et sur le bas du corps, Asvini bandha a des propriétés énergisantes. Il renforce le périnée et diminue le risque de descente d’organes et d’hémorroïdes. Il permet un bon massage interne qui relâche le bas-ventre afin que l’énergie y circule mieux. Pratiqué dans la posture assise, il renforce l’ancrage. Enfin, il sera utile aux femmes enceintes.
De nombreux bienfaits sont attribués à Mūla bandha. Ce bandha est directement connecté au chakra racine, il permet de calmer, apaiser et ancrer le pratiquant. Ainsi, il ralentit le rythme du cœur ainsi que la pression artérielle.Il améliore la digestion et intervient sur les douleurs de règles des femmes. Enfin, du point de vue spirituel il permet l’expansion de la conscience.
Uddyāna bandha agit sur tous les organes internes, il renforce la plasticité du diaphragme et est bénéfique pour la digestion, il permet de lutter contre la constipation. Enfin il soulage le cœur.
La pratique de jālandhara bandha diminue aussi le rythme cardiaque, ce qui a pour effet de calmer le mental et de vous apaiser. Ce bandha a un effet protecteur sur la colonne vertébrale. Il active le chakra de la gorge (vishudda chakra) et favorise l’ascension de l’énergie vers la tête.