Faire ses nuits : comment aider bébé à dormir

« QUAND VA-T-IL FAIRE SES NUITS? »…

C’est une question que les parents me posent très souvent au cabinet. Cela peut être une véritable angoisse… surtout pris dans le jeu des comparaisons : « ma nièce dormait en sortant de la maternité », « notre ainé a dormi à 1 ans, on a peur que ça recommence ! ». 

Si on y réfléchit bien, le sommeil, c’est à la fois celui de bébé que celui de ses parents. Très souvent on ne réalise l’importance du sommeil que lorsqu’on en manque et qu’on n’a pas l’espace de récupérer, de se reposer.

Nous ne sommes clairement pas égaux face au sommeil: les petits et les gros dormeurs, ceux dont le sommeil est profond, ceux dont le sommeil est léger par exemple.

Devenir une mère, un père, un couple parental, c’est tout un tremblement de l’être. On fait la rencontre d’un tout-petit et on a souvent cette pression qu’on doit tout très bien faire puisque ce tout-petit dépend totalement de nous. Dans une rencontre, on s’observe, on se découvre et on apprend au fur et à mesureChaque enfant sera unique. Chaque relation entre un parent et son bébé sera singulière.

Quand une mère me dit « il a fait ses nuits tard », quand un père me dit « elle a fait ses nuits tôt », je leur fais préciser à quoi / quand renvoient ce « tard » et ce « tôt »: 3 mois, 6 mois, 1 an ?

PRENONS UN PETIT TEMPS POUR S’INTÉRESSER À NOTRE PROPRE RELATION AU SOMMEIL ET À NOTRE PARENTALITÉ.

Cette subjectivité renvoie à nos attentes, notre éducation, à notre possibilité de lâcher prise (s’endormir c’est par excellence le moment où on lâche!), à notre capacité (consciente et inconsciente) de nous séparer de notre bébé. Des liens se font avec la façon dont on dort, avec notre patience, notre fatigue, notre confiance, notre conscience de ce que nous vivons.

Quand vient la nuit, on peut trouver le calme et l’apaisement qui a manqué dans la journée. Pourtant c’est paradoxalement le moment où dans le silence, les angoisses, les inquiétudes peuvent remonter et se faire entendre. Malgré tout, j’ai toujours aimé le moment du coucher – pour mes enfants et pour moi. Si je regarde la montre, si j’ai la tête ailleurs, si je n’ai pas de patience… et bien oui c’est plus compliqué! Si je prends le temps de respirer, d’oublier le temps, de savoir que c’est un moment particulier, alors tout est plus simple. Ma manière de percevoir un coucher peut totalement varier selon mon propre état. Et c’est ok!

C’est doux de se préparer à l’endormissement, d’avoir un vrai temps à accorder à notre bébé, notre enfant. C’est parfois une petite discipline aussi d’être pleinement attentif à notre enfant!

Ça participe aussi à la construction du sentiment de sécurité de base et à la qualité du lien d’attachement pour ce petit être qui est comme une éponge : 

ASTUCES ET CONSEILS POUR ENDORMIR SON ENFANT :

Commencer à baisser la voix, les lumières, les activités. Observer si on a un bébé qui a besoin d’être bercé dans les bras, qui a besoin de regarder un peu les étoiles ou les lumières de la ville. Certains petits sont sensibles au toucher: on effleure leur tête, leur dos, leur genoux. Ce sont des massages légers qui aident à s’abandonner au sommeil.

Pour le coucher dans son berceau, dans son lit, on veille à le poser d’abord sur le coté de son corps pour laisser le corps se dérouler naturellement (ça évite le réflexe de Moro qui est un réflexe de défense où le bébé écarte les bras et sursaute… et donc peut se réveiller alors qu’il s’était endormi dans vos bras!)

On peut murmurer certaines paroles: « tu peux dormir, tu es chez toi, chez nous, en sécurité, on veille sur ton sommeil ». Et on a le droit aussi de lui confier une légère appréhension mais en le rassurant « c’est vrai que j’ai envie que tu dormes mais j’ai aussi peur quand tu dors, je sais que tu es bien entouré. Parfois les mamans s’inquiètent un peu tu sais, mais toi, tu peux dormir. Je viendrai peut-être te voir dans ton sommeil, tout doucement pour me rassurer, ce n’est pas à toi de le faire, c’est à moi d’apprendre à avoir confiance »…

Il y a cette danse entre nos paroles, notre respiration, notre corps et celui de notre bébé.

Faites de beaux rêves

Caroline Khanafer

Psychologue clinicienne -psychothérapeute – Formatrice. Et Maman!

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Crédit photo Alexandra Babonneau Photographe

À propos de l'auteur ...

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Caroline Nagel

Fondatrice des Amazones Parisiennes - Directrice Artistique

Caroline Nagel est spécialisée dans l’accompagnement pré et post-natal. Après avoir étudié la médecine Ayurvédique durant quelques années, elle se tourna vers les enseignements du Kashmir à Dharamsala. Riche de ses multiples expériences dans l’Himalaya, Caroline Nagel s’est initiée avec les moines tibétains, maîtres absolus dans le renforcement du système immunitaire et du rajeunissement de l’organisme par la maîtrise du souffle et de la méditation. Elle se perfectionna dans le Partner Yoga qui propose une approche différente du Yoga traditionnel qui permet de se connecter avec les autres et de se familiariser avec le toucher.