Avant la fin du XIXe siècle, en France, nul n’aurait songer se dénuder pour exposer son corps aux rayons du soleil. La blancheur de la peau était un signe de distinction. Sous les pinceaux et les couleurs de Monet et James Tissot, en passant par Eugène Boudin et Félix Valloton, les femmes rivalisaient d’élégance, abritées derrière leurs ombrelles et chapeaux.
Claude Monet – Femme à l’ombrelle (La promenade) Eugène Boudin – Femme à l’ombrelle
Toutefois, dès le XIXe siècle, les bienfaits de l’héliothérapie étaient connus du monde médical et les premières cures solaires étaient prescrites à destination notamment des tuberculeux. Les bains de soleil étaient utilisés, en complément de l’air marin ou des montagnes.
Dans les années 20, la France devient le pays de référence mondiale en matière d’élégance et Paris est considéré comme le temple de la mode aux yeux des Anglais et des Américains. Les magazines féminins véhiculent l’image de la femme française à imiter.
Parmi les femmes ayant fait preuve d’avant-gardisme en matière de bronzage figurent Coco Chanel qui lance la mode à la « Garçonne » et Suzanne Lenglen, véritable vedette du tennis féminin dans les années 20. Cette dernière incarne la figure des années folles, une femme libérée qui danse sur les courts. Le tennis lance ainsi la mode du bronzage sous l’impulsion du couturier Jean Patou qui dévoile le corps des femmes. Suzanne Lenglen, son égérie, impose un nouveau style vestimentaire pour mieux jouer en dévoilant ses chevilles et ses bras nus bronzés.
Suzanne Lenglen, dans les années 20 – Photo Corr. AFP Défilé Jean Patou 1926 (Archives)
Dans les années 30, le teint hâlé se démocratise de plus en plus. Eugène Schueller, le fondateur de L’Oréal, lance alors la ligne « Ambre Solaire » en 1935 pour protéger la peau des coups de soleil qui rencontre un franc-succès. Avec les congés payés en 1936, le bronzage prend ses marques.
Le cinéma oeuvre dans la promotion du bronzage et de l’émancipation des corps. Brigitte Bardot, dans Et Dieu créa la Femme (1956), défie l’opinion publique en s’affichant bronzée dans un maillot de bain Vichy appelé « bikini ». Créé en 1946 par le couturier français Louis Réard qui présenta son premier modèle échancré avec deux pièces à la piscine Molitor de Paris, ce bout de tissu français jugé sulfureux est interdit sur les plages italiennes et espagnoles. Ce qui n’empêche pas les Françaises de jeter aux oubliettes leur maillot de bain une pièce pour dévoiler leur nombril tandis que Dalida interprète la chanson » Itsy Bitsy Petit Bikini « .
L’érotisme des sixties est à son paroxysme en 1962 lorsque la sculpturale Ursula Andress, dans James Bond 007 contre Dr.No, émerge de la mer, dans un bikini blanc très seyant. En 1969, c’est au tour de Romy Schneider de révéler sa silhouette bronzée dans La Piscine. Lézarder au soleil devient à la mode. La vague du « Flower Power » et les rythmes californiens des Beach Boys balaient alors l’Europe. Le bronzage incarne une certaine forme de plaisir en même temps que les corps se libèrent avec l’arrivée de la pilule contraceptive.
Brigitte Bardot Ursula Andress Romy Schneider
Puis, dans les années 80, le bronzage gagne davantage de terrain avec la mode du monokini ou topless et des tangas. Pour arriver déjà bronzés sur les plages, les Français se ruent sur les cabines à UV. Le nouveau chic, c’est d’avoir le teint halé toute l’année. Isabelle Adjani dans L’Eté meurtrier en 1983 apparaît diablement sensuelle dans un bikini rouge et bleu à ficelles.
C’est dans les années 90 que la fièvre du bronzage connaît son premier frein. Des études révèlent que le soleil, source d’énergie vitale, peut également devenir un tueur potentiel. Les excès d’exposition au soleil sans protection adéquate sont à l’origine de cancers cutanés dont le nombre explosera dans les années 2000. Il faut désormais éduquer la population aux méfaits du soleil. Les indices de protection solaire augmentent progressivement avec l’apparition des produits de maquillage photo-protecteurs.
Bronzer en protégeant son capital soleil
Aujourd’hui, la tendance en matière de bronzage est d’arborer une peau dorée mais en toute sécurité. Pour limiter le vieillissement cutané, l’apparition de tâches de soleil et le risque de cancer cutané, il est préconisé de ne pas s’exposer entre 12h et 16h, de s’exposer progressivement et d’utiliser une protection solaire adaptée. En effet, notre capital solaire est défini à la naissance selon notre phototype.
Préparer sa peau au soleil est aussi une solution pour limiter les allergies au soleil, éviter les coups de soleil et optimiser son bronzage. A cet effet, l’Atelier Nubio propose « ON VEUT… UN BRONZAGE VITAMINÉ » afin de renforcer la résistance de la peau au soleil. Une alimentation adaptée avec des aliments riches en bêta-carotène, en vitamine C et E, comme les melons, les carottes, les abricots ou les tomates, favorise la coloration de la peau. Il faut également songer à beaucoup boire pour éviter de peler.
Protéger sa peau en préservant l’environnement
Les filtres solaires sont responsables de la pollution des récifs coralliens qui abritent 25% des espèces marines, végétales ou animales. En 2018, Hawaï a sorti une loi visant à interdire la vente de produits solaires contenant les filtres solaires oxybenzone et octinoxate. Une crème solaire contenant des filtres minéraux d’origine naturelle est donc à privilégier.
Notre capital soleil diminue au fil de nos expositions. Pour le préserver et conserver une peau jeune, souple et sans tâches, il faut limiter la durée et l’intensité des expositions. Ne pas oublier non plus de se protéger sous un grand parasol, un chapeau à bords larges, des lunettes de soleil (enveloppantes, cat.CE 3 ou 4) et des vêtements couvrants. Notre peau nous dira MERCI!
Pour aller plus loin : Pascal Ory dans L’Invention du bronzage – essai d’une histoire culturelle retrace l’une des principales révolutions culturelles du XXe siècle.
Photo présentant l’article : Pool for Two – ©Marina Vernicos
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