Les hormones de la Maternité

Découvrons le fonctionnement du système endocriniens sur lequel repose notre équilibre hormonal au quotidien avant d’aller explorer les principales modifications qui entrent en jeu au moment de la maternité.

Qu’est-ce qu’une hormone ? Et quelles hormones interviennent au cours de la grossesse, de l’enfantement et du post-partum ? Et comment la pratique d’asana peut elle nous aider à maintenir l’équilibre ?

Comment fonctionne le système endocrinien et qu’est-ce qu’une hormone ?

Le système endocrinien est constitué d’un ensemble d’organes et de tissus dont le principal but est d’aider à organiser et synchroniser de nombreuses fonctions dans le corps humain. Il participe à réguler le système métabolique, sexuel ainsi que le processus de croissance de l’organisme.

Il travaille de près avec le système nerveux puisque c’est l’hypothalamus et l’hypophyse qui contrôle et agit sur les autres glandes endocrines telles que l’épiphyse, la thyroïde, les parathyroïdes, les surrénales, le pancréas et les gonades qui sont les plus connues.

Ces glandes produisent et délivrent dans le sang des molécules messagères appelées « hormones ». Celles-ci sont liées à des protéines pour être transportées dans la voie sanguine et transmettent des informations d’un organe à un autre. Elles viennent directement agir sur les cellules cibles de l’organe en donnant les instructions essentielles au bon fonctionnement de celui-ci soit en stimulant ou en inhibant ses actions. En observant le schéma ci-dessus, vous trouverez toutes les glandes et tissus endocriniens du corps et les hormones spécifiques qu’ils libèrent.

Maintenant que l’on comprend un peu mieux l’action du système endocrinien, quelles hormones sont observées au cours des différents trimestres de grossesse, à l’accouchement et lors de la période du post-partum ? Que doit-on retenir ?

Le corps et ses systèmes s’adaptent merveilleusement bien à l’état de grossesse. L’action de la majorité des glandes endocrines sont modifiées, puisque que le placenta lui-même créé ses propres hormones et aussi parce que les hormones circulent en étant liées à des protéines et que cette liaison s’accroit significativement au cours de la grossesse.

Ces changements hormonaux sont très importants puisqu’ils supportent la gestation, permettent la croissance du fœtus, aident le corps à se préparer à l’enfantement, jouent un rôle dans l’arrivée des premières contractions du travail. Ils protègent également contre les risques d’hémorragies en agissant sur la coagulation et favorisent l’établissement d’une lactation optimale.

Lorsqu’une femme est enceinte, son corps augmente la fabrication de certaines hormones particulières déjà sécrétées au cours du cycle menstruel tels que la progestérone et l’œstrogène.

La progestérone : indispensable à la nidation de l’œuf.

Le follicule qui accueille l’ovule se transforme chaque mois en corps jaune après l’ovulation. Il sécrète alors de la progestérone qui agit sur la muqueuse utérine en épaississant la paroi de l’endomètre. Il permet ainsi la nidation de l’œuf si une fécondation à lieu.

A la fin du premier trimestre de grossesse, le corps jaune achève sa production de progestérone et disparaît puisque le placenta assure désormais la sécrétion.

La progestérone :
  • Assure le maintien de la grossesse par son rôle relaxant au niveau du muscle de l’utérus. Elle a donc une fonction inhibitrice sur les contractions du muscle utérin.
  • Réduit aussi la tonicité des autres muscles lisses du corps et notamment ceux de l’estomac et de l’intestin favorisant les remontées acides et la constipation mais également des vaisseaux sanguins facilitant les sensations de jambes lourdes et la rétention d’eau.
  • Favorise également le maintien du col utérin fermé et agit sur la glaire cervicale en l’épaississant.
  • Active la croissance des glandes mammaires au niveau des seins.

Pendant la grossesse, la sécrétion de progestérone est plus élevée par rapport à celle des œstrogènes. Néanmoins, lorsque le terme se rapproche le taux de progestérone diminue et les œstrogènes prennent le relais.

L’hormone gonadotrophine chorionique (HCG) : diagnostic de la grossesse.

L’HCG est sécrétée dès le début de la grossesse par la couche supérieure de l’œuf formé lors de la fécondation. On l’appelle : trophoblaste, il deviendra par la suite le futur placenta. Comme vu précédemment, il permet au corps jaune de poursuivre et d’augmenter progressivement sa sécrétion de progestérone, essentiel pour l’implantation de l’œuf dans la cavité utérine.

Le fameux test de grossesse urinaire que l’on connait bien permet de détecter l’HCG, même si le diagnostique définitif est posé lorsque qu’un prélèvement sanguin confirme sa présence.

La fatigue et des nausées vécues lors du 1er trimestre y sont plausiblement associées étant donné qu’ils s’estompent et s’en vont généralement au même moment.

Les œstrogènes : les hormones de croissance.

La sécrétion d’œstrogènes est assurée pendant la gestation par le corps jaune puis ensuite par le placenta. Ils sont responsables de la fabrication de nouvelles cellules ainsi que de leur croissance, au niveau du placenta, des seins, de la peau, des cheveux. Il y a même une surproduction de mélanine qui facilite la formation de tâches brunes sur la peau et le visage.

Grâce aux œstrogènes, les ligaments deviennent hyperlaxes. Malgré les douleurs articulaires et ligamentaires que provoque cette hyperlaxité, il en résulte un élargissement du bassin qui aide au passage du fœtus dans les voies maternelles.

En fin de grossesse, le taux d’œstrogène augmente dans le but de sensibiliser l’utérus à l’apparition imminente de l’ocytocine : hormone responsable du déclenchement des contractions pour le travail.

L’ocytocine : L’hormone de l’amour et chef d’orchestre des naissances.

C’est une hormone produite par l’hypothalamus et stocké par l’hypophyse, qui la sécrète pulsatilement. Ces récepteurs se situent principalement au niveau des glandes mammaires et de l’utérus.

Elle joue un grand rôle dans :

  • L’Enfantement

🡪 Stimule les contractions utérines, l’expulsion du bébé et du placenta et favorise le retour de la taille normal de l’utérus en post-partum.

  • L’Allaitement

🡪 Permet l’éjection du lait des canaux lactifères lors de la succion du bébé.

  • L’Attachement
  • Facilite les relations affectives, le lien amoureux, l’établissement du lien mère-enfant et induit un comportement défensif en cas de menace envers le bébé.
  • La sexualité
  • Intervient au moment de l’orgasme avec un pic de sécrétion d’ocytocine. Elle est produite durant les contacts physiques tendres et les massages.
  • La gestion du stress
  • Diminue le niveau de cortisol, l’hormone du stress.

Plus la femme enceinte approche sa date de terme plus des récepteurs à ocytocine bourgeonnent tout autour de l’utérus.

L’idéal est d’encourager la production d’ocytocine au cours du 3ème trimestre de grossesse avec un environnement rassurant, un soutien et un accompagnement optimal.

L’Endorphine : La morphine naturelle.

Cette hormone est sécrétée par le complexe hypothalamo-hypophysaire lors de pratique sportive intense, de douleur ou de plaisir. Elle a des propriétés analgésiques et permet de réduire progressivement la douleur pendant un accouchement. Elle amène à un état de conscience modifiée, comme une transe. La femme en travail se déconnecte de son environnement, lâche prise, s’apaise et peut parfois atteindre même un état d’euphorie.

La physiologie de l’accouchement fait que les femmes enfantent et les bébés viennent au monde dans une quantité infinie d’ocytocine et d’endorphine tout cela dans le respecte le plus total d’un processus de naissance respecté.

L’adrénaline : La rivale de l’ocytocine.

C’est un neurotransmetteur et une hormone de la famille des catécholamines produite par le système nerveux central et les glandes surrénales. Elle est sécrétée lors d’un état de stress, lorsque l’on est confronté à un danger ou lors d’une pratique activité physique.

L’adrénaline est à l’évidence l’ennemie de l’ocytocine.

La femme en travail en sécrétera en grande quantité lorsque le stress s’invite, que l’environnement de naissance dans lequel elle se trouve est menaçant et que la peur est alors ressentie. Cette hormone vient alors se fixer sur les récepteurs d’ocytocine de l’utérus et en bloque l’accès durant des heures. Les contractions s’isolent, s’écourtent et leurs intensités diminuent parfois jusqu’à suspendre le travail. Une cascade d’intervention surmédicalisée s’en vient tels que perfusion d’ocytocine, monitoring fœtal en continue et péridurale.

« Tous les mammifères terrestres quand ils se sentent menacés, arrêtent d’accoucher, se trouvent un endroit plus favorable, et attendent que l’accouchement reprenne. » explique Karine Laseva, sage-femme et Doula quantik.

La prolactine : hormone de l’allaitement

La prolactine produite par l’hypophyse stimule la croissances des glandes mammaires. Elle est stimulée par la sécrétion d’ocytocine lors de la succion du bébé sur le mamelon qui entraine la fabrication de lait en retour. La montée de lait a lieu naturellement dans les jours qui suivent l’accouchement. L’action de la prolactine permet aussi d’empêcher l’ovulation et le retour à un cycle menstruel classique et est considéré comme contraception efficace dans les 3 premiers mois suivant l’accouchement.

Article de Noémie Bourgogne

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