Cette expression qu’une de mes amies utilisait pour se référer à une grandeur magnificence, je ne l’aurais imaginé avant de poser mes premiers pas sur cette fameuse terre péruvienne.
C’est un pays qui fait deux fois la superficie de la France, avec une population deux fois moindre que celle de notre métropole et une énorme concentration à Lima, sa capitale où habite 1 péruvien sur 3 !
80% des climats recensés au monde sont contenus sur son territoire, en plus de microclimats spécifiques. C’est un pays à la richesse de paysage inespérée, entre sa côte, sa cordillère montagneuse des Andes et sa forêt tropicale.
Avec de pareils attraits, rien de surprenant que les peuples s’y soient rencontrés, déchirés et mélangés au fil des siècles. Le patrimoine historique est impressionnant et la culture gastronomique incroyable. De quoi en faire une destination touristique pour toutes les envies.
Je viens d’y passer un mois, c’est long et court à la fois, atemporel et hors de toute routine vu notre rythme. J’ai déjà envie de reconnecter avec cette terre d’expérience, profonde et authentique et qui promet de ne jamais en finir. Même si le voyage devient compliqué ces temps-ci, il est possible de continuer à émerveiller nos yeux, émoustiller nos papilles et faire vibrer les cœurs, inspirer, se nourrir des couleurs et des autres coutumes, apprécier les métissages du temps et les singularités en tout genre, suivre des élans spontanés et inexplicables au-delà de la raison. C’est toute la vie qui se joue à chaque instant où l’on ne peut pas tout anticiper : on se retrouve là par un concours de circonstances, un hasard heureux où les situations nouvelles nous font éclore un peu plus à même de ce que l’on est. Ce voyage, comme tant d’autres me rappelle ce qu’est le meilleur art de vivre, la contemplation, la rencontre, la spontanéité, les échanges, et il inspire mes réflexions sur le mystère, la nostalgie d’un passé glorieux et doré.
Mon copain Max étant péruvien, il est un merveilleux guide pour une incursion en bonne et due forme, avec un cercle d’amis génial et l’envie de partager son art là d’où il vient. Il apprécie l’histoire de son pays et chérit les collections d’objets archéologiques de son grand père. Il est dj (musique électronique) et sa musique sous le nom de scène Lemurian est empreinte des racines de sa culture, un bon down tempo tribal, shamanic electro ou ayahouse disent certains… Ce voyage renforce notre Amour et notre complicité avec des temps dédiés à la gastronomie, à l’aventure, à la nature, à la pratique de yoga, et aussi à travailler sur nos projets respectifs.
COTE PRATIQUE
C’est vraiment un pays qui peut prendre toute une vie à visiter. Je me suis sentie complétement en sécurité, avec le style de vie que je mène du moins. Uber est disponible et c’est encore plus fiable que les taxis grâce à la traçabilité, pas de promenades nocturnes tard la nuit seule en ville, mais beaucoup de ballades partout pendant les journées.
Le jour se lève tôt et se couche plus tôt donc plus facile, d’avoir un rythme calé sur le soleil.
Il faut bien se renseigner sur les températures. Fin août, début septembre, nous tombons à pic pour les meilleures températures à Cusco et le visite du Machu Pichu mais en plein hiver dans la capitale qui reste grise 6 mois de l’année (les meilleurs mois y étant décembre, janvier et février). Il y a des pluies torrentielles connues comme le phénomène du “Nino”, autour de Noel au nord de Lima.
BALAYAGE DE DESTINATIONS
En faisant mes petites recherches au préalable, je relève plein de lieux qui m’attirent et font désormais parti d’un autre voyage car nous nous sommes concentrés ailleurs.
– Arequipa, l’une des villes les plus agréables et culturelles et du canyon de Colka
– Nazqa, ces lignes qu’il faut survoler en hélicoptère pour les apprécier
– la réserve protégée de Manu pour de merveilleuse balades dans une des biosphère les plus exceptionnelles du monde
– les plages du nord de Mankora et Cabo Blanco pour se délecter de l’océan Pacifique et déguster les ceviches droit sortis de l’eau
– Iquitos, entrée de l’Amazone où les diètes de plantes sont servies à tout va, avec notamment des menus qui préparent le voyageur en quête d’ayahuasca dans les villages
LIMA
Nous atterrissons à Lima, accusons le décalage horaire et le froid. Tout de suite, nous allons dans un marché d’artisans avec des tissus, des instruments de musique, toutes sortes de fabrications de tous les coins du Pérou qui m’éblouissent ! Il en existe plusieurs, celui-ci est près de chez nous : mercado indio.
Attention, il est très difficile de trouver des tissus en “baby alpaca” (alpaga bébé), cette fibre si précieuse, naturelle et non mélangé. Pour s’en rendre compte, il suffit de bruler un petit bout de fil et l’odeur de caoutchouc brulé nous renseigne sur le mélange, souvent vendu comme pur, mais la plupart du temps mélangé à des fibres synthétiques.
On distingue par ordre de croissant de raffinement de délicatesse pour sa laine, le “llama” (lama), le guanaco, l’alpaga et la “vicuna”, vigogne.
Vers le centre-ville, il fait bon se balader près de la place des Armes qui donne vue sur de beaux balcons, constructions qui ont survécu depuis la colonisation en 1535, même aux séismes les plus terrifiants.
Imaginons un instant que la colonisation a eu lieu il y a 6 siècles. Auparavant, les chamboulements culturels étaient peut-être tout aussi féroces, mais les tribus qui s’affrontaient avait une culture plus similaire et un attirail moindre, que lors de l’arrivée des Européens. Les Espagnols détournent toute la culture à leur profit et déroutent les mœurs latines pour un changement de paradigme sans précédent.
C. Colombe découvre l’Amérique en 1492 ! Pissarro prend son temps pour profiter des guérillas qui était sur le point d’éclore et qui lui facilitaient alors le passage par le règne du chaos. Lima devient capitale de par sa capacité économique due à la zone portuaire, alors que Cusco lui gagne largement en héritage culturel, charme et prestance.
J’ai trouvé la capitale largement américanisée dans son ensemble, une mégalopole de 9 millions d’habitant avec de grands écarts de confort, et sans grands dépaysement, même si elle vaut largement le détour pour son exposition culturelle.
– La cathédrale de San Francisco est une très belle explication de l’importance religieuse dans la colonisation. Ses catacombes sont fascinantes!
– Le musée de Larco renvoie à toute la beauté de l’art précolombien, avec l’observation des différentes strates culturelles de formation de cette contrée andine (époques archaïque, formative, fusionnelle, inca, etc. ). Le musée érotique de poterie d’époque est également en son sein, et un très beau jardin avec cafète.
Pour notre plus grand bonheur, nous cherchons des endroits clos pour nous réchauffer et les restaurants sont nos refuges au détour de balades dans les quartiers de Miraflor et Barranco. L’expérience culinaire est incomparable !
– Isolina
– Zanahoria avec son shake de Lucum, fruit bien exotique
– El pan de la Chola pour le café du matin
– Al toque pez , vu dans netflix qui raconte l’histoire de ce chef qui prépare avec amour ses “combinados”, combos gagnant de riz frit, ceviche et calamars fris, abordables.
– Xi-nua pour la fusion avec la cuisine chinoise.
– Bandra pour une cuisine indienne ultra raffinée (goûtez le cocktail Chill Out!)
Il y a aussi les gastronomiques comme Maido, Rafael (même chef que Mercado) ou Chicha … Ou “le xoclo con queso”, maïs au fromage vendu dans la rue pour 3 soles, ou les “tamales” (galettes de mais) au choix !
LAC TITICACA
Littéralement, Titicaca se traduit par le “puma de pierre”. C’est l’origine mythologique de la naissance du premier empereur Inca, apparu d’un rayon de lumière au milieu de ce lac qui est aussi vaste qu’une mer.
De l’aéroport de Juliaca, à 1H30 de Lima, on prend un bus pour Puno, le point d’entrée à la communauté des Uros. Ce peuple vit sur des îlots construits de “totora” (sorte de paille bien épaisse) de leurs propres mains, et ces constructions bien denses flottent sur l’eau. A 3810 mètres d’altitude, c’est le lac navigable le plus haut du monde. Attention à cette altitude l’acclimatation peut être rude (douleurs et nausée sont les symptômes du mal des hauteurs, pouvant être amplifié par le mal de mer puisque les îlots bougent à chaque passage de bateaux).
Grande trouvaille, un restaurant offre un “combinado » Végétarien à Puno, le Living Hut Vegan ! Inattendu et bienvenu dans cette ville en constructions jamais finies, tout en bric et vraiment froid.
Si Puno est une ville sans grand charme, elle reste la porte d’accès à des lieux telluriques qui communient avec d’autres mondes, en Bolivie (isla del sol et Tiohuanaco) et plus près à Juli, la porte de interdimensionnelle de Amaru Muru.
Vous pouvez dormir chez Luis (wtsp: +51926006235) qui vit sur une des îles les plus anciennes de la communauté et prend plaisir à partager sa culture.
Possibles visites en bateau de l’île de Taquiles sur une journée et de l’île d’Amantani en dormant une nuit sur place, demandez sur place, tout le monde se connaît et vous orientera allègrement.
CUSCO
Une nuit de bus depuis Puno, avec une arrivée avant le lever du soleil. Mon cœur n’a fait qu’un tour au petit matin de notre première balade. C’est comme s’il battait pour la première fois, les montagnes dorées reflètent de souvenirs incas reluisants, avec tous les contes des mystérieuses cités enfouies, et la promesse de tout ce qu’il reste à découvrir. Les habitants sont colorés, vifs et souriants, la ville respire tous les parfums du monde, on la visite de partout parce qu’elle excelle de personnalité en soi. Une architecture colonialiste certes, mais qui laisse transparaître la pierre emblématique des constructions d’antan. Je comprends l’importance des pierres angulaires (7, 12, 14 angles parfois !) dans ces énormes bâtisses sans aucun ciment!
C’est le berceau de la civilisation incas, et tous les chemins partent de Cusco, vers les 4 directions d’un empire qui en 300 ans a bâti l’incroyable.
Il y a aussi des lieux sacrés et musées fabuleux dans la ville:
– Qoricancha, le temple éminent de l’empire, converti en Église chrétienne avec la colonisation;
– Saksayhuaman
– Le temple de la Lune et les dédales de tunnels de l’autre coté de la route;
– musée de culture précolombienne avec des pièces de l’empire inca
– musée concha avec les photographies de premières expéditions du siècle dernier sur le site de Machu Pichu
– la cathédrale principale qui contient 3 églises en une, avec un jésus noir comme pièce maitresse, et une représentation de la cène avec en plat principal un “cui” le cochon d’inde, délice local.
Pour les restaurants:
– Organika
Et pour un café, les trois singes, the Three Monkeys et pour un café avec vue sur la place des Armes
MACHU PICHU
La plus majestueuse approche du Machu Pichu se fait par la “Puerta del Sol” surplombant la montagne qui s’illumine au petit matin, et balayant l’improbable cité -une des 7 merveilles du monde, progressivement avec ses rayons du soleil. L’unique manière d’y accéder est le Inca Trail en 4 jours de marche avec des pics à 4200m d’altitude et les places sont chères (il faut souvent réserver 6 mois à l’avance). Il y a d’autres routes authentiques qui mènent à ce chef d’œuvre de l’Humanité.
Un aperçu de notre marche ici et de la merveille là
Notre guide Alexander nous a raconté des anecdotes tout au long du chemin. N’hésitez pas à le contacter directement. Il parle espagnol, français et anglais et connaît la région a merveille pour vous offrir le meilleur- montagne de Salkantay, montagne de 7 couleurs, les bains thermaux de Cocalmayo, les ruines de Choquequirao, tant de routes que je rêve de prendre!
VALLE SAGRADO
La vallée sacrée, c’est une énergie particulière-
1. sacrée par sa tempérance qui permet une abondance agricole,
2. sacrée qui touche au divin, par ses gens et ses prières.
On honore les “Apus”, ces montagnes qui culminent si haut, qu’elles communiquent avec les dieux, alors que les “pichus” sont des montagnes au sens géographique du terme. Toute la route depuis Cusco m’a émerveillée! Une dissociation de moi pour me laisser absorbée par le conte des couleurs et des textures dans ces paysages. Les notes de musique défilent comme dans un film où les images parlent d’elles même, comme Samsara, et j’imagine tout ce qui nourrit le “paysagiste du son” qu’est mon homme. Au fil de ses mixes, nous nous déplaçons dans le vallon, et surtout dans toutes les histoires possiblement vécues et racontées dans ce nid d’accueil, berceau civilisationnel.
Elle s‘étend grosso modo entre Andahuaylillas et le Machu Pichu, et embarque Cusco dans son acception étendue.
Nous avons visité des particularités qui permettent d’élever la gastronomie un cran au-dessus:
– les mines de sel de Marras
– le laboratoire expérimental de transformation et d’adaptation des cultures à l’altitude Moray
Il y a aussi des ruines un peu partout et notamment à Pisac, mais là nous avons surtout retrouvé des amis et tissé de belles connections en participant au festival APU DANCE, organisé par Maysa Losano, mère, entrepreneuse, djette et son incroyable équipe. Ce festival est une première au Pérou où la musique électronique down tempo et les fêtes en journées sont encore peu répandues. La programmation a attiré des péruviens et la communauté des internationaux vivant dans les environs, un franc succès pour sa troisième édition dans la vallée. L’une des meilleures fêtes de ma vie :::)
Nous avons pris un peu plus de temps pour travailler en ligne…
– A Urubamaba, ruez-vous vers Da Kolector
- Il y a aussi accessoirement La Casa del Café, trop mignon mais pas de lait végétal pour se délecter de ma boisson favorite, le café.
- ou un endroit un peu plus mainstream, Migas del valle
Parmi les autochtones, nous avons aussi rencontré deux hommes-médecines qui partagent leur musique et ouvrent leurs portes à des occasions variées :
- Tito La Rosa
- Alonso del Rio, auteur du livre Les Quatres Autels
En espérant que chacun de vos voyages soit initiatique et sincère, à la découverte des mystères et de la grandeur de l’inconnu.
Je ne peux que vous souhaiter de perdre pieds de tous vos repères pour apprécier la beauté du monde et vous rendre plus vibrant.
De tout cœur,
Ola