Bonjour, je suis Héloïse, la créatrice des Ballades Poétiques !
Lors de ma rencontre avec Caroline, fondatrice des Amazones Parisiennes (et ces deux petites fées, Athéna et Aum), je lui ai parlé des petits coins de nature et de culture à Paris où j’aime me balader afin de me ressourcer, de m’émerveiller et alors éveiller ma poésie intérieure, mon intention avec @lesballadespoetiques. Elle m’a alors exprimé le souhait de les découvrir et que ces balades puissent être accessibles aux parisiennes-amazones.
Voici donc le premier article d’une série intitulée les « Ballades Poétiques Parisiennes » et pour cette première, je vous proposer d’éveiller votre poésie en arpentant un lieu à forte valeur symbolique pour Les Ballades Poétiques : le Jardin des Plantes, dans le 5ème arrondissement de Paris.
En effet, aujourd’hui (le 1er mars 2021), je célèbre avec cet article un cycle de un an : le 29 (!) février 2020 fut le jour de la première Ballade Poétique collective! Ce fut une première magnifique, si belle que mon imagination n’avait pas pu l’anticiper. Je me suis sentie pleinement portée, accompagnée et à ma place. En plus de cette révélation profonde et intime, ce fut un jour plein de rebondissements : j’avais prévu une balade au sein du Jardin des Plantes… qui fut fermé quelques heures plus tôt, du fait que le vent soufflait fort (le souffle du coeur oui!). J’ai alors appris à accueillir cet imprévu comme un cadeau : celui de proposer une Ballade Poétique plus courte et finalement bien plus appropriée pour tous. Alors pour cette première bougie, je vous propose de vous guider avec cet article, à la rencontre des êtres du Jardin des Plantes… maintenant qu’il est bien ouvert!
Le Jardin des Plantes
Pour la petite histoire de ce lieu, le Jardin des Plantes remonte au XVIIème siècle où il était appelé « Jardin Royal des plantes médicinales ». J’aime ce nom qui souligne bien la royauté des plantes, de leurs vertus médicinales et de leurs sagesses.
La particularité de ce « jardin » est donc d’être en premier lieu un espace pédagogique afin de former les futurs médecins et apothicaires. Qui plus est, ce jardin était déjà « ouvert à tous » et il y avait des cours de botanique, d’anatomie et de chimie, gratuits et accessibles « à tous ». (Je préfère mettre des guillemets car je ne sais pas si à cette époque toutes les personnes y avait réellement accès…)
Aujourd’hui, un espace nommé « L’école de botanique » conserve cette intention : il y a des panneaux et parfois des visites guidées afin d’apprendre, en plein air, en immersion sensorielle et au plus proches des plantes observées (des ingrédients clés pour les Ballades Poétiques collectives).
Une Ballade Poétique personnelle au Jardin des Plantes
Comme tous les lieux où s’épanouit le vivant dans sa diversité, le Jardin des Plantes évolue à chaque saison. C’est en le cheminant que je prends conscience de ce cycle et c’est un endroit magnifique pour apprendre les différentes espèces de plantes et de fleurs. Qui plus est, il y a des animaux, ce qui est précieux pour moi (voici ma page Humans & Animals à ce propos).
L’itinéraire que je vous propose est donc celui du moment (mars 2021) et si vous y venez à un autre moment, vous découvrirai d’autres beautés et d’autres surprises. C’est l’intention aussi des Ballades Poétiques : accueillir ce qui est et ce qui vient à nous, afin d’écouter, de s’écouter et d’éveiller alors sa poésie intérieure.
Prenez alors avec vous votre carnet et un stylo afin d’accueillir vos mots et de conserver une trace des cadeaux reçus sur le chemin.
Voici l’itinéraire que je vous propose de vivre, seul.e ou entre ami.e.s, toujours en 5 étapes, sensorielles et symboliques, avec des lectures poétiques, des dialogues interculturels et des temps d’écritures intuitives.
Étape 1 : ENTRÉE CÔTÉ MUSEUM – rencontre avec les cristaux
Avant d’entrer dans le Jardin, je vous propose une étape afin de s’ouvrir doucement et être pleinement disponible (surtout si vous venez de sortir du métro Censier Daubenton!). Face à la Grande Galerie de Minéralogie (cf. plan ci-dessus) se trouve un ancêtre qui vous attend, telles les chimères qui gardent les portes d’entrée.
C’est une magnifique pierre de quartz noir qui, telle une météore, nous invite à ce passage. À tout édifice qui se construit, la première pierre, pierre angulaire, est primordial. Aussi, j’aime la sonorité poétique du mot pierre, qui va à ravir aux Ballades Poétiques : « pierre », le « pied qui erre ».
Proposition sensorielle : Je vous propose alors de venir toucher cette pierre. Quelles sensations avez-vous ? Quelle est sa température ? Ses différentes textures ?
Avez-vous envie de la goûter tels des cristaux de sucre ? Entendez-vous son message, son histoire, son vécu à travers vos doigts?
Pour moi ce ne fut pas facile de m’autoriser à toucher avec mes sens et mon corps et non uniquement avec mes yeux. Pourtant, toucher la nature avec respect, c’est aussi s’autoriser à être touché par elle. Et c’est à travers nos mains que nous allons écrire, dessiner, incarner ce qui nous a touché lors de cette Ballade. Offrons-nous alors le droit de toucher avec nos mains car elles sont le prolongement de notre coeur. Elles savent écouter notre poésie intérieure : apprenons « à écouter avec ses mains », telle la célèbre citation « regarde avec tes oreilles » de William Shakespeare.
Proposition de lecture poétique :
La Grande Galerie de Minéralogie du MNHN possède la collection de cristaux du philosophe surréaliste Roger Callois. Vous pouvez la découvrir à l’entrée de la galerie (lorsqu’elle sera à nouveau ouverte!) Voici alors une petite lecture en écho aux pierres de cette belle collection, maintenant accessible aux yeux de « tous » :
« Je parle de pierres plus âgées que la vie et qui demeurent après elle
« Pierres », Roger Caillois, janvier 1966
sur les planètes refroidies, quand elle eut la fortune d’y éclore.
Je parle des pierres qui n’ont même pas à attendre la mort
et qui n’ont rien à faire que laisser glisser sur leur surface
le sable, l’averse ou le ressac, la tempête, le temps.
L’homme leur envie la durée, la dureté, l’intransigeance et l’éclat,
d’être lisses et impénétrables, et entières même brisées.
Elles sont le feu et l’eau dans la même transparence immortelle,
visitée parfois de l’iris et parfois d’une buée.
Elles lui apportent, qui tiennent dans sa paume, la pureté, le froid et la distance des astres, plusieurs sérénités. (…)
Je parle des pierres nues, fascination et gloire, où se dissimule et en même temps se livre un mystère plus lent,
plus vaste et plus grave que le destin d’une espèce passagère.
Proposition d’écriture intuitive :
À cette lecture et suite à cette contemplation des cristaux, quels mots viennent à vous ? Quelles formes et sensations ? Quelles histoires avez-vous vu dans leurs reflets ? Sur votre carnet, notez toutes vos réponses à ces/vos questions en laissant venir tout ce qui vient à votre esprit : sans censure, ni jugement, de manière spontanée, c’est l’intention de « l’écriture intuitive ». Cela peut-être des mots seuls, des formes dessinés, ainsi que des phrases : l’important étant que cette écriture soit la trace de ce que vous recevez à cet endroit et dans cet instant. La poésie intérieure étant pour moi le dialogue entre son intérieur et l’extérieur.
Une partie de la collection de Roger Caillois visible à l’entrée de la Grande Galerie de Minéralogie – photographie personnelle – 27 février 2020 Onirisme des formes et des matières – photographie personnelle – 27 février 2020
Étape 2 : JARDIN DES PLANTES – rencontre avec les arbres centenaires
Sur votre droite en sortant de la Grande Galerie de Minéralogie (ou à votre gauche, face à la pierre de quartz noir), approchez-vous du grand arbre qui a la particularité d’être entouré d’un petit enclos. C’est un arbre pluri-centenaire! Quand les asiatiques honorent ces arbres centenaires en les entourant de tissus, ici c’est en l’entourant de petites barrières pour des raisons de sécurité… Il m’évoque alors un dialogue entre culture asiatique et culture européenne sur la perception du sacré (qui vient d’une racine hébraïque signifiant « séparer ») et de la sécurité… Car c’est un « Sophora du Japon » et malgré son nom, il est originaire de Chine ! Il fut planté en 1747 et fleurit pour la première fois trente ans plus tard. L’art de la patience… le sujet d’un autre dialogue entre culture asiatique et culture européenne ?
Maintenant, traversez la place entre les grands escaliers du Museum National d’Histoire Naturelle et la grande haie d’honneur de fleurs au centre du Jardin des Plantes afin de vous diriger vers les Grandes Serres. Vous pouvez admirer au passage les reflets lumineux sur ces verrières : un spectacle dont je ne me lasse pas. Ensuite, en montant la petite pente entre les deux grandes serres et en tournant à gauche vous allez monter jusqu’au Cèdre du Liban, lui aussi pluri-centenaire.
Le cèdre (et en général la grande famille des conifères dont il fait partie) est un symbole de force et de grandeur, du fait de sa taille et de sa posture majestueuse. Son nom vient du latin « cedrus », issu du grec ancien κέδρος « kedros » et qui viendrait de l’arabe « kedron » qui signifie « force, puissance, pouvoir ». En effet, son bois est inaltérable car il résiste aux parasites et moisissures. Son bois fut alors utilisé pour bâtir des temples, des cercueils, des maisons et des bateaux. De ce fait il est aussi symbole de la pérennité voire de l’immortalité. Le Cèdre est souvent présent dans les textes sacrés. Il est chanté dans les Psaumes ainsi que dans le Cantique des Cantiques.
Carte postale – début du XXème siècle – cliché Bariol Entre ombre et lumière – photographie personnelle – février 2020
Proposition de lecture poétique :
Voici un des Psaumes où le cèdre est présent, en tant louange à l’Éternel, lieu du souffle et la sève de la vie, qui nous traversent et qui nous ressourcent aussi :
(Psaume. Cantique pour le jour du sabbat.)
Psaume 92 – traduction Louis Segond (1910)
Il est beau de louer l’Eternel, Et de célébrer ton nom, ô Très-Haut!
D’annoncer le matin ta bonté, Et ta fidélité pendant les nuits,
Sur l’instrument à dix cordes et sur le luth, Aux sons de la harpe.
Tu me réjouis par tes oeuvres, ô Eternel! Et je chante avec allégresse l’ouvrage de tes mains.
Que tes oeuvres sont grandes, ô Eternel! Que tes pensées sont profondes!
(…)
Les justes croissent comme le palmier, Ils s’élèvent comme le cèdre du Liban.
Plantés dans la maison de l’Eternel, Ils prospèrent dans les parvis de notre Dieu;
Ils portent encore des fruits dans la vieillesse, Ils sont pleins de sève et verdoyants,
Pur faire connaître que l’Eternel est juste. Il est mon rocher, et il n’y a point en lui d’iniquité.
Proposition d’écriture intuitive : À l’ombre de ses feuilles, vous pouvez vous assoir sur le petit banc qui l’encercle, un écho à nouveau aux tissus qui honorent les arbres sacrés asiatiques. Y être assis et s’appuyer sur lui, c’est rencontrer au moins 300 ans d’Histoire et des milliers d’histoires : la possibilité d’entrer en dialogues avec d’autres cultures ainsi que d’autres espaces-temps.
C’est alors le lieu pour se poser et déposer ce qui a besoin d’être conservé, d’être fortifié et de grandir. Vous pouvez les noter dans votre carnet : vos souvenirs, vos voeux, vos amours, vos amitiés, vos relations, etc. Notez tout ce qui vient : laissez-vous porter en confiance par la force du Cèdre. Laissez-vous guider par lui : il vous autorise à la grandeur et la solidité dans vos actes et votre évolution.
Proposition yogi pour Les Amazones Parisiennes :
Voici aussi une méditation issue du yoga kundalini afin d’accueillir et d’intégrer cette rencontre avec les arbres centenaires.
Assis.e près du Cèdre, les yeux fermés et tournés vers votre intérieur, vous pouvez vous concentrer sur votre assise au niveau de votre bassin et de votre sacrum. Comme l’indique le mot sacrum, c’est aussi un lieu sacré : le lieu de vos racines, de votre ancrage et de votre sécurité. Respirez profondément dans cet espace. Imaginez une belle lumière rouge qui grandit doucement grâce à votre souffle, jusqu’à ce que cette lumière rouge remplisse tout votre bassin et votre bas ventre.
Plus cette lumière grandie et plus votre assise est stable et plus vous vous sentez en sécurité. Vous pouvez alors allonger vos expirations et visualiser vos racines entrer dans la terre afin de rejoindre les racines centenaire du Cèdre, de s’y connecter et être enseignées par elles. Plus votre expiration est longue et profonde et plus vos racines sont fortes et profondes, telles celles du Cèdre.
À l’inspiration, vous pouvez demander au Cèdre de faire remonter en vous sa sève : vous pouvez lui demander de faire remonter en vous des mémoires enfouies ou des désirs profonds afin de les écouter, de les laisser partir, de les transformer, de les manifester dans ce présent. Vous pouvez aussi demander au Cèdre de faire remonter en vous par sa sève, sa force douce, sa puissance juste et qsa grandeur humble afin d’incarner votre mission et honorer votre être.
Alors, si vous sentez que cette sève est juste pour vous, vous pouvez inspirer petit à petit et de plus en plus longuement afin de remonter cette sève : d’abord dans votre bas ventre, puis jusqu’à votre plexus solaire, puis nourrir votre coeur, passer par votre gorge, vers votre front et jusqu’au sommet de votre tête. À chaque « niveau », prenez le temps d’accueillir l’information que cette sève a à vous dévoiler et laissez vous la possibilité de l’intégrer quand ce sera le moment pour vous. À chaque « porte » que cette sève ouvre et rééquilibre sur votre échelle intérieure, le long de votre colonne vertébrale, vous vous redressez davantage afin d’être tel le Cèdre : droit et juste. Votre menton est légèrement rentré en signe de révérence et vos yeux sont tournés vers Ajna (entre les sourcils). Vous pouvez rester dans cette écoute intérieure au niveau qui est juste pour vous : peut-être est-ce au niveau de votre coeur ? L’énergie de la sève sait où aller selon vos besoins du jour et du moment.
Si vous remontez jusqu’au sommet de votre tête, vous pouvez alors vous sentir communier avec ce Cèdre voire être ce Cèdre majestueux : votre inspiration vient alors déployer vos racines vers le ciel. Votre expiration profonde se fait alors de vos racines célestes vers vos racines terrestres et votre inspiration profonde de vos racines terrestres à vos racines célestes. Laissez-vous être traversé et alors traverser tout ce dont vous avez besoin.
Afin de sortir de cette méditation, frottez vos mains ensemble devant votre coeur jusqu’à sentir la chaleur (l’énergie de lumière) pétiller et alors posez-les sur vos yeux.
Visualisez le Cèdre et remerciez-le, remerciez-vous, remerciez ce souffle et tout ce/ceux qui vous entoure/nt.
Ouvrez les yeux les doigts semi-ouverts, tels les feuilles du cèdre qui laisse passer quelques rayons.
Puis ouvrez les pleinement afin de contempler ce qui est autour de vous et ce qui est en vous.
*
Et si vous n’habitez pas à Paris, vous pouvez ainsi faire ces propositions (sensorielles, d’écriture intuitive et méditative),
auprès des minéraux et des arbres ancrés sur votre terre… et même de chez vous en vous reliant à ces archétypes et en les visualisant.
Et pour finir voici l’album « Wheels of Light » de Beautiful Chorus pour guider cette méditation si vous le souhaitez
grâce au chant : « My roots reach deeply, I am connected to the core of me » –
Lumières des Grandes Serres – photographie personnelle – février 2020
Et pour préserver votre attention et la lisibilité de cet article et ainsi honorer mon écriture et votre lecture,
je vous propose de découvrir la suite de cette « Ballade Poétique parisienne au Jardin des Plantes »
(les étapes 3, 4 et 5) lors d’un prochain article, publié la semaine prochaine!
Et d’ici là, vous pouvez me témoigner vos ressentis suite cette lecture
et suivre mes contenus, sur @lesballadespoetiques.
Douce semaine et à bientôt,
Héloïse
Le Jardin des Plantes
Adresse : entrées possibles actuellement au 36 rue Geoffroy Saint-Hilaire – 18 rue Buffon – 57 rue Cuvier et Place Valhubert 75005 Paris
Métros : Censier-Daubenton – Gare d’Austerlitz
Horaires : 8h – 17h30 actuellement https://www.jardindesplantesdeparis.fr/fr/horaires-tarifs-acces-2718
Farniente – photographie personnelle – octobre 2020 Fleur de pavot – photographie personnelle – janvier 2021